L'histoire de l'Acadie

De nombreux auteurs ont écrit sur l’histoire de l’Acadie, nous ne donnerons donc que quelques dates-clés, allant de la découverte de l’Acadie par les Européens jusqu’au premier grand rassemblement de la diaspora acadienne au Congrès mondial acadien de 1994. 

1524
Sous le patronage officiel de la France, Giovanni Verrazzano longe en bateau toute la côte est de l’Amérique du Nord (de la Floride jusqu’à Terre-Neuve). Il est à l'origine du nom Acadie.

1534
Jacques Cartier, envoyé par François 1er, part de Saint-Malo, traverse l’Atlantique en vingt jours et longe la côte nord de Terre-Neuve, les îles de la Madeleine, l’île du Prince-Edouard, la côte est du Nouveau-Brunswick et la Baie des Chaleurs, mais pas de passage vers l’Asie.


1604
Timbre à effigie de Membertou
Arrivée des Français sous la direction de Pierre Dugua de Mons, auquel Henri IV avait octroyé une commission qui l'établissait "Lieutenant général pour représenter notre personne au pays, territoires, côtes et confins de la Cadi". Installation sur l’île Sainte-Croix des 80 hommes, dont Champlain fait partie au titre de cartographe. L’hiver se révèle très rude. 35 hommes meurent du scorbut les autres ne doivent leur survie qu’à l’aide apportée par les Amérindiens. 

1605 
La petite colonie quitte l’île Sainte-Croix et s’installe à Port-Royal, berceau de l'Acadie. Port Royal est le premier centre administratif français en Amérique du Nord et le demeurera pendant plus d’un siècle.


1636 
Départ de la Rochelle (France), à bord du Saint-Jean, des premières familles à se diriger vers l’Acadie (78 personnes).

1640 
Défense du Fort St Jean

Pour des questions de contrôle du commerce des fourrures, une véritable guerre civile est déclenchée entre Charles de Menou d’Aulnay et Charles de Saint-Étienne de La Tour. Ces conflits nuiront à l'immigration et à l'économie acadiennes. 

Ces conflits nuiront à l'immigration et à l'économie acadiennes. F-M. Jacquelin, épouse de Charles de Saint-Etienne de La Tour, défend le Fort St-Jean (NB) en l’absence de son mari. 


Port Royal (reconstitution)
1710
Prise de Port-Royal par les troupes anglaises venues de Nouvelle-Angleterre (sept fois plus nombreuses que la population totale de Port-Royal) après un siège de treize jours ! 

1713


Enjeu constant des rivalités et des guerres franco-anglaises, l’Acadie est cédée à l’Angleterre par le Traité d’Utrecht. 
La France conserve l’Île Royale (actuel Cap-Breton) et l’Île-Saint-Jean (actuelle Île-du-Prince-Édouard).

Les conflits franco-anglais continuent... Même si la majorité des Acadiens reste neutre, les Anglais sont méfiants et, pour finir, exigent des Acadiens qu’ils prêtent un serment d’allégeance inconditionnel à la Couronne d’Angleterre.


1755
L’Acadie, par Nicolas Bellin, 1744
Les députés acadiens refusent de prêter le serment d’allégeance. La décision est prise : les Acadiens seront déportés. Le 5 septembre 1755, le colonel Winslow ordonne aux hommes de Grand-Pré de se réunir dans l’église pour y entendre les “ordres du roi”. En réalité, l’église est cernée par les soldats, les familles sont emmenées vers la plage de Grand-Pré où des navires anglais attendent, l’embarquement commence dans le plus grand désordre, c’est la déportation ; 24 navires quittent la Nouvelle-Ecosse avec 4 000 Acadiens à bord. 

Le grand Dérangement
Entre 1755 et 1763, une dizaine de milliers d’Acadiens sont ainsi “déplacés”. Certains réussissent à s’échapper et, avec l’aide des Amérindiens, se dirigent vers le Québec. Mais les autres se retrouvent éparpillés par les Anglais le long de la côte américaine, aux Antilles, en Louisiane. Certains navires coulent en route, d’autres atterrissent en Angleterre ou en France. C’est “le Grand Dérangement”. On peut dire de ce tragique épisode qu’il a “façonné l’identité et l’imaginaire acadiens. Aujourd’hui encore, plusieurs Acadiens peuvent relater le douloureux périple de leurs ancêtres exilés au moment de la déportation.” (L’Acadie de l’Atlantique).


1763
Après deux ans de négociations, la France, l’Angleterre et l’Espagne signent le Traité de Paris qui met fin à la guerre. Exception faite des Îles St-Pierre et Miquelon, le Canada est officiellement cédé à l’Angleterre. Alors,“les  autorités britanniques permettent le retour des Acadiens en Nouvelle-Écosse, [ à condition de ] prêter le serment d’allégeance [ et de ] se disperser par petits groupes”. (L’Acadie de l’Atlantique) 
Peu à peu, des milliers d’Acadiens rentrent au pays (NÉ, NB, IPÉ, TNL). Cependant leur situation économique est très précaire… Il faut attendre le 19e siècle pour la “Renaissance acadienne”.

1836
Premiers députés acadiens en Nouvelle-Écosse.

1881
La première Convention nationale acadienne a lieu à Memramcook. On y aborde la situation du peuple acadien et de son avenir et on jette les bases de la Société Nationale l’Assomption (actuelle Société Nationale de l’Acadie). Le 15 août est choisi comme jour de la Fête nationale de l’Acadie.

1884
Adoption, au cours de la deuxième Convention nationale, du drapeau acadien et d’un hymne ;  c’est le drapeau tricolore français orné d’une étoile dorée qui est choisi comme drapeau de l’Acadie. Le chant Ave Maris Stella est retenu comme hymne et “L’union fait la force” comme devise.

1887
Parution de L’Évangéline, journal francophone (jusqu’en 1982). Suivront L’Acadie Nouvelle (NB), Le Courrier de la Nouvelle-Écosse (NÉ), La Voix Acadienne (IPÉ), Le Gaboteur (TNL)…

1890

Pierre-Amand Landry, du Nouveau-Brunswick, devient le premier juge acadien.

1903
Fondation au Massachusetts (Etats-Unis), par des Acadiens émigrés, de la Société mutuelle l’Assomption, société de secours mutuel pour améliorer les conditions socioéconomiques dans lesquelles vivent les communautés acadiennes. De nos jours, elle s’impose comme l’un des principaux piliers de l’économie des communautés acadiennes.

1919
Les femmes acadiennes obtiennent le droit de vote mais pas celui d’être députée.
Bénédiction de la
croix commémorative

1924
“Voyage du devoir en Acadie"- Une Croix commémorative de l’embarquement des déportés” est érigée à Grand-Pré (NE). 

1930
Emergence du mouvement coopératif en Acadie pour favoriser l’accès à l’épargne et au crédit pour les Acadiens.

1960

L’acadien Louis Robichaud est nommé Premier ministre du Nouveau-Brunswick. Son gouvernement, renouvelé en 1963 et en 1967, réalise d’importantes réformes sociales, fiscales et économiques dans le cadre du programme Chances égales pour tous.

1963
Création de l’Université de Moncton (NB), première université francophone en Acadie.

1968
L’adoption de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick érige le français au rang de langue officielle au même titre que l’anglais.

1990
Les années 90 marquent un essor significatif de la communauté acadienne dans les domaines culturels et artistiques.

1994
Premier Congrès Mondial Acadien (CMA) montrant que si l’Acadie, en tant que territoire, n’est plus, il est certain que les Acadiens demeurent