La
littérature se définit comme l’ensemble des “œuvres écrites dans la mesure
où elles portent la marque de préoccupations esthétiques” nous dit le
dictionnaire (Le Petit Robert), distinguant ainsi la littérature de la
communication utilitaire. Au vu de l’Histoire de l’Acadie et des Acadiens, on
comprend aisément que leur littérature est “toute jeune”…
• 1606-1850
C’est en Acadie
que Marc Lescarbot a écrit les premiers textes littéraires de l’Amérique
du Nord dont le Théâtre de Neptune qui fut la première pièce jouée au
Canada, en 1606. Puis Histoire de la Nouvelle France (1609)…
Plus tard, des
auteurs comme Nicolas Denys (1603-1688), Dièreville (1699-1711)…
ont décrit la géographie, la flore et la faune de ce pays qu’ils découvraient.
Puis ce fut la
guerre entre la France et l’Angleterre…
Il faut attendre 1847 pour qu’un américain, Henry-Wadsworth Longfellow, publie Evangéline, un poème sur la déportation des Acadiens dont l’héroïne deviendra et demeure un personnage emblématique pour le peuple acadien. Pas de Tintamarre sans l’élection d’une Evangéline et de son Gabriel !
• 1850-1960 - “La Renaissance
acadienne”
— En 1859, le
français François Edmée Rameau de Saint-Père publie La France aux
colonies : Acadiens et Canadiens. Pour la première fois, les Acadiens
découvrent l’histoire de leur peuple, dans leur langue. Rameau de Saint-Père
entretient une correspondance avec des Acadiens et les soutient.
– En 1867, Israël
Landry fonde à Shédiac le premier journal francophone : Le Moniteur
Acadien.
– En 1885, Pascal
Poirier devient le premier sénateur acadien. Il a écrit plusieurs essais
sur l’histoire et la langue acadiennes : Origine des Acadiens (1874), Le
parler franco-acadien et ses origines (1928)…
• L’Edition, des
années 1970 à nos jours
Après l’adoption
de la Loi sur les langues officielles (1969), revues et maisons d’édition font
leur apparition : les Editions d’Acadie qui ont publié de nombreux
écrivains acadiens dans les années 1972-2000, les Editions Perce-Neige
(créées en 1980) qui, tout en publiant essais et romans, se consacrent
principalement à la poésie. Les Editions de la Grande Marée, créées en
1993, ont pour mandat de faire connaître les auteurs d'origine acadienne ou les
ouvrages dont la thématique est acadienne. Située à Moncton (NB), Bouton
d'or Acadie, fondée en 1996, est une maison d’édition principalement dédiée
à la jeunesse francophone.
– Antonine Maillet, née à Bouctouche (NB) en 1929. Elle fut le premier auteur acadien à recevoir le célèbre prix Goncourt. Son premier roman, Pointe-aux-Coques (1958), traite de la vie dans un petit village acadien. Parmi la cinquantaine d’ouvrages (romans, théâtre, contes, essais…) qu’on lui doit, ses deux œuvres les plus connues sont La Sagouine et Pélagie-la-Charrette (1979, prix Goncourt).
– France Daigle, née à Moncton (NB) en 1953, journaliste au quotidien L’Evangéline (1973-77), elle publie son premier roman Sans jamais parler du vent aux Editions d’Acadie en 1983. Elle est lauréate du Prix France-Acadie en 1998 pour son roman Pas Pire.
Un film a été réalisé par Jean-Marc Larivière à partir du roman de France Daigle La vraie vie (1993). Il a été présenté en 2014 dans le cadre du Festival international du cinéma en Acadie.

– Claude Le
Bouthillier
(1946-2016) est né à Bas-Caraquet (NB). Docteur en psychologie sociale, il a
publié des romans d’anticipation dont L'Acadie reprend son pays (1977),
une saga historique Le Feu du mauvais temps (prix France-Acadie en
1990), Les Marées du Grand Dérangement (1994) et Complices du silence
? (2004) pour lequel il réutilise des éléments d’anticipation. On lui doit
également des recueils de poésie, un conte…
– Herménégilde
Chiasson :
né en 1946 au Nouveau-Brunswick, écrivain, cinéaste, artiste visuel, il fut
aussi lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick. Il publia son premier recueil
de poésie Mourir à Scoudouc en
1974.
Il obtint le prix France-Acadie en 1992 pour Vous et l’ensemble de son œuvre.
– Raymond Guy LeBlanc poète et musicien. En 1972, il publie Cri de terre aux Editions d’Acadie. C’est le premier recueil de poésie à être publié en Acadie.
Il obtint le prix France-Acadie en 1992 pour Vous et l’ensemble de son œuvre.
– Raymond Guy LeBlanc poète et musicien. En 1972, il publie Cri de terre aux Editions d’Acadie. C’est le premier recueil de poésie à être publié en Acadie.
– France Daigle, née à Moncton
(NB) en 1953, journaliste au quotidien L’Evangéline (1973-77), elle
publie son premier roman Sans jamais parler du vent aux Editions
d’Acadie en 1983. Elle est lauréate du Prix France-Acadie en 1998 pour son
roman Pas Pire. Un film a été réalisé par Jean-Marc Larivière à partir
du roman de France Daigle La vraie vie (1993). Il a été présenté en 2014
dans le cadre du Festival international du cinéma en Acadie.
– Louis Haché, né en 1924 à
St-Isidore (NB), a le sens du récit et retrace l'histoire de la vie acadienne
d’une manière facilement accessible. Il a obtenu le premier prix
France-Acadie en 1979 pour Adieu P’tit Chippagan. C’est lui qui
écrira (1996-2003) la première trilogie acadienne, La Tracadienne, Le
Desservant de Charnissey et La Maîtresse d'école, avec pour sujet la
vie dans la région de Tracadie-Sheila au début du 20e siècle.
– Gérald LeBlanc, né à Bouctouche
(NB) (1945-2005). Poète et romancier (Moncton Mantra), il a aussi écrit
pour le théâtre, la chanson (pour le groupe 1755), la radio, les revues… Il
participe à la fondation des Editions Perce-Neige. L'Extrême frontière
regroupe ses textes de 1972 à 1988. S’il utilise parfois des éléments de chiac
(parler franco-anglais), c’est pour mieux préciser sa pensée, mais Éloge du
chiac (1995) est plutôt un éloge “à la persistance et à la persévérance
dans la quête du pays”.
– Christiane
St-Pierre,
née à Cap-de-la-Madeleine en 1949, détient une maîtrise en Etudes littéraires,
ce qui lui a permis d’être professeur de français et de littérature à
l’Université de Moncton, campus de Shippagan. Son livre de contes et nouvelles,
Sur les pas de la mer lui a valu le prix France-Acadie en 1987.
– Serge-Patrice
Thibodeau,
né en 1959 à Rivière-Verte (NB), obtint
le prix France-Acadie en 1991 pour La septième chute, ouvrage inspiré par ses voyages dans des pays en guerre ou des pays
communistes. On lui doit également Le cycle de Prague (1992), Le
quatuor de l'errance (1995). Il a été nommé membre
de l'Ordre pour “son apport à la littérature acadienne en tant que poète et
directeur des Éditions Perce-Neige”.
Bien
d’autres auteurs mériteraient d’être cités, et cette présentation est loin
d’être exhaustive. Par ailleurs, les auteurs acadiens ont toujours de la
difficulté à diffuser leurs œuvres à l'extérieur de l'Acadie. Pour cette raison,
sous
l’impulsion de son président, Philippe Rossillon, et avec le soutien de La
Fondation de France, notre association Amitiés
France-Acadie a créé en 1979 le prix
littéraire France-Acadie.